Coupant

March 31, 2008

Je dis NON aux rasoirs Super U à tête flexible. Je sens d'ici les prochaines requêtes Google.

Quand Wilkinson ou Gilette ont décidé de faire des têtes flexibles (c'était dans les années 30, je n'étais pas encore né évidemment, et lorsqu'enfin j'ai vu le jour, ils avaient depuis longtemps disparus), ils étaient flexibles comme le caoutchouc est flexible, c'est-à-dire fermement flexible. La lame se remettait en place perpendiculairement au manche, le caoutchouc ne se distendant que pour épouser les courbes graciles de mon visage. Cela dit, je ne suis pas sûr que l'on puisse qualifier mon visage de gracile.

Super U, eux, à la fin de l'année 2007, alors que le brevet pour les têtes de rasoir flexibles tombait dans le domaine publique, ont décidé à leur tour de munir leurs rasoirs de cette invention légendaire. Sauf qu'au lieu d'un caoutchouc ferme mais tendre comme du poulet fermier, ils ont opté pour la liaison pivot, type cours de sciences industrielles, avec une rotation parfaite mais néanmoins contrainte autour de son axe. La probabilité pour que la lame se trouve donc à la perpendiculaire du manche et donc parallèle à ma peau de bébé venant de naître est très faible. Pire, un léger coup de poignet suffit à dévier la lame pour la placer en position perpendiculaire à la peau. Là, le malheureux moi-même qui ne fait pas attention, approche l'ustensile du diable du bout de peau entre son nez et sa lèvre supérieure et se mutile irrémédiablement. Comme ce charmant jeune homme (je suis indéniablement charmant) ne se rase pas devant une glace et le fait sous une douche bouillante, il ne se rend compte de son erreur que lorsqu'un liquide au goût légèrement ferreux se propage dans sa bouche et qu'il constate, horrifié, que la baignoire a été transformé en accessoire pour un remake de Psychose. Ou de Scream, pareil.

Je demande donc aux services sanitaires compétents, à la DASS, à la Justice, que sais-je ! de bien vouloir saisir immédiatement ces choses maléfiques du stock des magasins Super U afin que nous puissions tous, nous les hommes, continuer à acheter des produits sans regarder et sans risque de ternir notre chatoyante apparence. Et je parle de moi à la troisième personne si il le veut.