Incapable

January 28, 2004

Il est plus que probable que je suis un incapable. Du moins au sens commun.

Je ne fais que des bêtises peut-être parce qu'il m'est donné de "sentir" les choses et que j'ai été formé à leur plaquer un fonctionnement rationnel. Et que donc je parais être en décalage.

Ce n'est pas une excuse.

Je suis dépourvu du sentiment de surprise. J'aurais même un penchant pour l'honnêteté face à la bêtise. Les deux combinés sont un solide remède contre la sociabilité.

Dépourvu également de volonté et d'un quelconque esprit d'initiative, du moins en ce qui concerne la vie quotidienne et les relations avec les autres. Je me contente d'y appliquer les recettes que je me suis plu, dans des moments de folie, à inventer. Les réutilisant sans génie, sans même soupçonner qu'ici ou là j'ai oublié un ingrédient essentiel.

Probablement parce que j'attend des gens qu'ils aient également un comportement rationel et que lorsqu'ils succombent à l'un de leur sentiment, je dois paraître froid et distant.

Des sentiments, je n'en connais que trois : la joie, la colère et la tristesse. Probablement un soupçon de culpabilité, mais qui serait plutôt un mélange de colère contre moi-même et de tristesse d'avoir raté, une fois n'est pas coutume, le coche.

Persuadé que je suis de vivre dans un monde régit par des lois immuables, j'en oublie les gens, je me ferme. Je m'ouvre à certain,réduisant les autres à l'état de poussière.
On me dit méprisant. Je dirais indifférent. Les autres ne m'interressent pas. Pas qu'ils soient inférieurs, juste qu'ils n'influent pas sur mon existence ou du moins pas suffisament pour ne pas être négligés. Des facteurs négligeables.

Alors on me dira égoïste, concentrant toute mon attention sur ma personne et son monde envirronant. Probablement que je le suis.
Mais dans un souci d'exactitude mathématique il convient de parfois ne pas oublier ceux qui m'entourent, de les modéliser comme un ensemble auquel je veux du bien. En tant qu'ensemble. Pas envers les individus.

Je m'ouvre à certains disais-je, je leur donne le beau rôle, celui de l'être aimé, de l'ami fidèle ou du parent aimant.
Et si c'était la seule note d'humanité qu'il me restait. Et si je n'était après tout qu'une vague Intelligence Artificielle.

Je ne crois pas que les robots soient pourvus de la joie.
Presqu'humain alors ?